
Faire face aux instrumentalisations de l’histoire. Le CVUH, 20 ans d’engagement
Le Comité de Vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH) a vingt ans. Vingt années d’engagement face aux instrumentalisations de l’histoire, dans un contexte où l’histoire publique connait un important succès dans le monde. La demande d’histoire est en effet devenue un enjeu social et politique tant les instrumentalisations idéologiques se sont multipliées ses dernières années avec l’appui financier de l’extrême droite.
En France les usages publics de l’histoire ont connu un tournant en 2005, lorsqu’à la suite des débats sur la loi Taubira de 2001, qui visait à reconnaître la traite négrière comme un crime contre l’humanité, des députés ont proposé un projet de loi, dite loi Mekachera, le 23 février 2005, visant à instaurer dans les programmes scolaires l’enseignement du « rôle positif de la présence française outre-mer, en particulier en Afrique du Nord ». La réaction de la profession historienne s’est traduite par un mouvement de défense qui a pris la forme d’associations rassemblant historiennes et historiens : le Comité de Vigilance face aux usages publiques de l’Histoire (CVUH) et Liberté pour l’histoire.
Le CVUH est créé le 17 juin 2005 autour de Gérard Noiriel, Michèle Riot-Sarcey et Nicolas Offenstadt à partir d’un manifeste affirmant le « rapport étroit entre la recherche historique et la mémoire collective, mais ces deux façons d’appréhender le passé ne peuvent pas être confondues. S’il est normal que les acteurs de la vie publique soient enclins à puiser dans l’histoire des arguments pour justifier leurs causes ou leurs intérêts, en tant qu’enseignants-chercheurs nous ne pouvons pas admettre l’instrumentalisation du passé ».
Le manifeste rappelait la nécessité d’une action collective pour faire face aux instrumentalisations de l’information-spectacle et dégageait deux domaines de réflexion et d’action prioritaires : l’enseignement de l’histoire et les usages de l’histoire dans l’espace public.
Le colloque a pour objectif de proposer des discussions autour des enjeux et des dynamiques, qui se sont fait jour, au cours des vingt dernières années, dans ces deux domaines : dans l’enseignement (de la primaire à l’université) et dans l’espace public et la parole politique : quels usages ? quelles instrumentalisations ? quelles falsifications ? La réflexion aura pour cadre la France dans une perspective internationale.
Où en est-on aujourd’hui ? Quel a été le rôle du CUVH au cours de ces décennies et au regard de l’évolution de ce champ ? L’explosion des instrumentalisations de l’histoire ces vingt dernières années a aussi fait émerger nombre d’initiatives historiennes indépendantes : comment cerner cette nébuleuse, les lieux et les espaces qui ont été investis pour penser ces questions d’histoire publique ?
Inscription obligatoire avant le 1er octobre, dernier délai.
Colloque à suivre en direct, puis en replay, sur Sorbonne TV
Vendredi 3 octobre
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Salle à la fresque – 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris
8 h 45 Accueil café
9 h 10 – 9 h 30 Introduction
Natacha Coquery, présidente du Comité de Vigilance face aux usages publics de l’Histoire, professeure d’histoire moderne émérite à l’université Lumière Lyon 2.
9 h 30 – 10 h 40 La réécriture de l’histoire au service des enjeux politiques
Modératrice : Sylvie Aprile, professeure d’histoire contemporaine à l’université de Lille
Table ronde : Eric Aunoble, chargé d’enseignement à l’université de Genève, Catherine Coquery-Vidrovitch, professeure d’histoire contemporaine émérite à l’université Paris-Cité, Christian Delacroix, professeur d’histoire contemporaine à l’université Gustave Eiffel, Marie Holzman, historienne et journaliste, Olivier Le Trocquer, professeur d’histoire-géographie.
10 h 40 – 11 h 10 Débats
11 h 10 – 11 h 40 Pause
11 h 40 – 12 h 40 La colonialité toujours à l’œuvre
Modérateur : Gilles Manceron, historien à la LDH et à la ligue de l’enseignement
Table ronde : Nelcya Delanoë, professeure de civilisation américaine émérite à l’université de Nanterre, Fabrice Riceputi, historien co-porteur du projet Mille autres, Institut d'histoire du temps présent, Claire Tran Thi Lien, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris Cité, Nedjib Sidi Moussa, docteur en sciences politiques.
12 h 40 – 13 h 10 Débats
13 h 10 – 14 h 30 Pause déjeuner
14 h 30 – 15 h 30 Que peut l’histoire face à la crise écologique ?
Modérateur : Laurent Colantonio, professeur d’histoire contemporaine à l’Université du Québec à Montréal.
Table ronde : Christophe Bonneuil, directeur de recherches au CNRS (CRH-EHESS), Jean-Baptiste Fressoz, chargé de recherches au CNRS (CRH-EHESS), Louise Gentil, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université de Montpellier, Sophie Wahnich, directrice de recherches au CNRS (Pacte).
15 h 30 – 16 h Débats
16 h – 16 h 30 Pause
16 h 30 – 17 h 30 Histoire, médias, commémorations : expériences, interrogations, repentirs
Modérateur : Blaise Dufal, historien, enseignant à The University of Sydney et University of New South Wales (Australie).
Table ronde : Emmanuel Laurentin, directeur de la production documentaire à France Culture, Mathilde Larrère, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Gustave Eiffel, Chantal Kesteloot, historienne au Centre d'études guerre et société de Bruxelles, Frédéric Régent, maître de conférences en histoire moderne à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
17 h 30 – 18 h 30 Débats
18 h 30 – 19 h 30 : Réception
Samedi 4 octobre
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Amphithéâtre Richelieu – 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris
9 h – 9 h 30 Accueil café
9 h 30 – 10 h 30 : L’« histoire publique » : une histoire critique ?
Modérateur : Nicolas Offenstadt, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Table ronde : Emmanuel Bellanger, directeur de recherches au CNRS (CHS), Yann Lignereux, professeur d’histoire moderne à l’université de Nantes, Guillaume Mazeau, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Marie-Karine Schaub, maîtresse de conférences en histoire moderne à l’université Paris-Est-Créteil.
10 h 30 – 11 h Débats
11 h – 11 h 30 Pause
11 h 30 – 12 h 30 : Le roman national dans les médias
Modérateur : Gérard Noiriel¸ directeur d’étude à l’EHESS
Table ronde : Florian Besson, docteur en histoire médiévale et enseignant, Aurore Chery, docteure en histoire moderne, Catherine Kikuchi, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université Paris-Saclay-Versailles-Saint-Quentin, Christophe Naudin, professeur d’histoire-géographie.
12 h 30 – 13 h Débats
13 h – 14 h 30 Pause déjeuner
14 h 30 – 15 h 30 : L’histoire à l’école : quelles tendances depuis les années 2000 ?
Modératrice : Véronique Servat, docteure en histoire contemporaine et enseignante.
Table ronde : Kamel Chabane, professeur d’histoire-géographie, Laurence De Cock, docteure en sciences de l’éducation et enseignante, Éric Mesnard, professeur d’histoire et formateur à l’INSPE de Créteil, Camille Taillefer, professeure d’histoire-géographie.
15 h 30 – 16 h Débats
16 h – 16 h 30 Pause
16 h 30 – 17 h 40 : Quels collectifs ? Quels lieux ? Quels moyens ?
Modératrice : Fanny Madeline, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
Table ronde : Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, Emmanuel Fureix, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Est-Créteil, Anne Jollet, maîtresse de conférences en histoire moderne à l’université de Poitiers, Claire Judde de Larivière, professeure d’histoire médiévale à l’université de Toulouse, André Loez, professeur d’histoire en CPGE.
17 h 40 – 18 h 10 Débats
18 h 15 – 18 h 45 Conclusion : comment écrire l’histoire aujourd’hui ?
Michèle Riot-Sarcey, professeure d’histoire contemporaine émérite à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.
