Paymages, un dialogue entre art et géographie

Une recherche, deux disciplines 

Paymages a réuni un panel d’intervenants et intervenantes varié composé de chercheurs, de chercheuses et d’artistes avec la volonté de croiser l’art et la géographie pour entamer une réflexion sur le paysage et les images de paysages. Le néologisme « paymages », utilisé en titre, montre bien le lien entre les deux notions. Le paysage est observé et représenté de différentes manières, selon s’il est peint, photographié, filmé ou analysé géographiquement. Les organisatrices ont indiqué l’importance de lier les deux disciplines pour comprendre et parcourir le paysage.  « Dans l’analyse des paysages, les géographes s’appuient beaucoup sur les images, les cartes, les photos mais aussi les images animées » a précisé Lydie Goeldner-Gianella, professeure en géographie à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et coorganisatrice du colloque. 

« C’est la première fois qu’un colloque interdisciplinaire fait dialoguer la géographie avec l’art » Cécile Falies, vice-présidente chargée de la recherche de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.  

S’interroger sur les changements globaux par le prisme du paysage  

Cette interdisciplinarité permet de reconsidérer le paysage dans le cadre des changements globaux auxquels les territoires sont de plus en plus confrontés. D’une part dans le domaine artistique, le paysage ne se déploie plus seulement à travers la peinture ou la photographie mais à travers de nouveaux outils et de nouveaux questionnements. D’autre part, les géographes s’intéressent aux changements climatiques et globaux qui sont visibles sur le paysage et qui permettent de repenser son rapport au monde. C’est ce qu’a évoqué dans son introduction Sandrine Morsillo, coorganisatrice du colloque et professeure en arts plastiques à Paris 1 Panthéon-Sorbonne : « cet éveil de la conscience du paysage lié aux changements climatiques n'ouvre-t-il pas de nouvelles représentations liées à de nouvelles expériences ? » Dans l’art, du spectateur « face au tableau de paysage » nous le retrouvons en son « milieu ». Le spectateur est alors interpellé entre réalités environnementales et esthétique de la catastrophe. 

Un des objectifs du colloque était donc de montrer l’importance et la diversité de ces changements globaux et des risques liés aux changements climatiques par le prisme du paysage.  

Paymages, un point de départ vers plusieurs événements  

Jean-Marie Theodat, directeur de l’unité de formation et de recherche de géographie, a annoncé que l’Institut de géographie allait célébrer ses cent ans en 2026, et a qualifié le colloque de « gong » annonçant la série d’événements à venir pour le centenaire de l’Institut.  
De son côté, José Moure, directeur de l’unité de recherche ACTE, a souligné que le colloque allait se prolonger par une exposition en mars 2025 à la Fabrique de Montreuil et également constituer un numéro de la revue Créations et Patrimoines coordonnée par Sandrine Morsillo et Antoine Perrot. 
Enfin, Paymages pourra permettre à d’autres disciplines de dialoguer pour croiser d’autres thématiques, en matière d’enseignement et de recherche au sein de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et s’inscrit comme un point de départ vers de nouvelles réflexions.   

Plus d’informations sur le colloque, l’Institut Acte et l’UFR Géographie.