Marc Bloch, l’historien dans la cité

Portée scientifiquement par l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC), la journée d’études « Marc Bloch, l’historien dans la cité » est la deuxième étape de ce projet commun porté par trois établissements : l’EHESS, l’ENS-PSL et l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne à l’occasion de l’entrée au Panthéon de l’historien. La première journée organisée à Paris 1 Panthéon-Sorbonne avait été très riche et avait permis d’explorer son travail de chercheur et surtout de médiéviste. Cette fois-ci, l’objectif était de réfléchir à la place de l’historien dans la cité, une question d’actualité, en partant de l’expérience singulière de Marc Bloch, depuis sa formation intellectuelle dans la France du début du siècle dernier et sa participation à la Première Guerre mondiale jusqu’à son engagement dans la Résistance et son exécution par les nazis. Le cycle s’achèvera au printemps 2026 avec une journée à l’EHESS (le 26 mars) consacrée à son rayonnement international, avant la panthéonisation le 16 juin 2026. 

La communauté universitaire se rassemble autour de la figure de Marc Bloch

L’organisation de cet événement est le fruit d’une collaboration étroite entre les trois établissements qui ont souhaité rendre hommage à un historien et universitaire qui a profondément marqué leur trajectoire. Cela été l’occasion de montrer l’importance de l’unité de la communauté historienne et les enjeux de cette panthéonisation. « Une des dimensions fondamentales de cette panthéonisation, c’est qu’au-delà du cercle des historiens, des spécialistes, des connaisseurs, le grand public puisse aussi se reconnaître dans l’action de Marc Bloch. » a précisé Barbara Wolffer administratrice du Panthéon. En termes d’enseignement et de recherche, l’historien est une figure de l’ENS-PSL, de l’EHESS et de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et cette deuxième journée était l’occasion d’en témoigner avec un programme autour de ses engagements. 

Le programme de ce cycle de journées d’études a été pensé autour des différents aspects de la vie de Marc Bloch. Intellectuel, chercheur, c’est autour de son rôle de citoyen que les différentes interventions se sont déroulées. Christine Neau-Leduc, présidente de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a souhaité insister sur ce point en introduction : « Marc Bloch, historien, médiéviste, résistant, professeur, incarne en tout cas à mes yeux l’union parfaite de l’exigence scientifique et de la conscience civique du citoyen ». 

La journée a commencé par une table ronde sur son parcours académique à l’ENS, d’abord élève puis professeur, dans un contexte marqué par la Première Guerre mondiale et par la montée de l’antisémitisme. Elle s’est poursuivie par des tables rondes sur ses engagements, dans et par l’enseignement et aussi pour les sciences sociales, pour terminer sur le rôle de l’historien dans la cité jusqu’à sa partipation majeure à la Résistance qui lui coûta la vie. « Marc Bloch était un de ces historiens qui perdent rarement une occasion de faire le lien entre le travail de l’enseignant-chercheur et l’exercice de la citoyenneté. » a souligné Valérie Theis, directrice adjointe de l’ENS-PSL et membre du comité d’organisation de l’événement. Il a constamment agi dans le monde académique et dans la société d’une manière aussi discrète que déterminée, avec des effets qui ont la caractéristique singulière d’avoir été particulièrement durables, en dépit de la mort tragique qui l’a empêché de mener à bien l’ensemble de ses projets.

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