Distinction

Cinq lauréats et lauréates de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ont reçu le prix solennel de thèse de la chancellerie des universités de Paris

Le 3 décembre, la cérémonie de remise des prix solennels de thèse de la chancellerie des universités de Paris s’est tenue dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. 52 lauréats et lauréates ont été récompensés pour l’excellence de leurs travaux de recherche. Les thèses primées ont été soutenues par des étudiants et étudiantes d’Île de France dans des disciplines variées telles que le droit et les sciences politiques, les sciences économiques et de gestion, la médecine, les sciences, la pharmacie, les lettres et les sciences humaines.

Toutes nos félicitations aux cinq lauréats et lauréates de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne !

Charles Boërio, prix André Isoré en droit privé

Charles Boërio

Sur quoi portent vos travaux de recherches et quel a été votre ressenti après avoir reçu ce prix? 

Charles Boërio : Qu’est-ce qu’une dette en droit ? Phénomène économique et social de premier ordre, la dette est une notion dont les références en droit sont multiples (cession de dette, remise de dette, surendettement …) mais qui, pourtant, est dépourvue de définition positive. Ce défaut d’appréhension l’empêche de se déployer de manière autonome et de se voir appliquer un régime idoine. La présente thèse se propose de rechercher des critères de définition juridique de la dette en intégrant, en droit, des enseignements extra juridiques issus notamment de l’histoire, de la philosophie ou encore de l’anthropologie. La dette est ainsi détachée de la notion d’obligation, ce qui permet d’en établir un régime juridique spécifique. Obtenir le prix André ISORÉ est un immense honneur tout d’abord parce qu’il porte le nom d’un homme profondément inspirant. Le prix représente ensuite une reconnaissance de la Chancellerie des universités de Paris pour une thèse à laquelle j’ai consacré de longues années de travail.

Intitulé de la thèse : "La dette", dirigée par Thierry Revet à l'École de droit de la Sorbonne (EDS).

Sophie Rauch, prix sciences de gestion

@Thomas Decamps

Sur quoi portent vos travaux de recherches et quel a été votre ressenti après avoir reçu ce prix? 

Sophie Rauch : Cette recherche étudie 38 activités de non-travail dans l’espace-temps du bureau auprès de cadres via une méthodologie qualitative originale, leurs liens avec le travail, le professionnalisme et leurs (non)sens. Ce faisant, cette étude propose un tableau alternatif de la vie quotidienne au travail, fréquemment délaissée au profit d’un récit, dominant mais irréaliste et délétère, de performance, d’intensification et de sens hégémonique du travail dans la vie quotidienne. Être désignée lauréate du prestigieux prix de la Chancellerie des Université a été un immense honneur, récompensant plusieurs années de recherche sur un sujet encore tabou et peu mis en lumière en sciences de gestion. Cette distinction témoigne selon moi de la grande ouverture d’esprit du jury de la Chancellerie, et de son rôle pour pousser la recherche à explorer des territoires encore peu arpentés mais profondément prometteurs et fondamentaux pour espérer impacter les futurs souhaitables du travail et des organisations.

Intitulé de la thèse : "Travail et non-travail : telle est la gestion ? : une étude du travail, du professionnalisme et de leurs (non)sens a la lumière des activités de non-travail au bureau", dirigée par Hervé Laroche à l'École doctorale de management (EDMPS 559). 

Nils Renard, prix Henri Hertz

© Chancellerie des universités de Paris - Sylvain Lhermie

Sur quoi portent vos travaux de recherches et quel a été votre ressenti après avoir reçu ce prix? 

Nils Renard : Ma thèse interroge les rapports entre histoire religieuse, environnementale et politique, de la fin de l’Ancien Régime à l’Empire, en se concentrant sur la figure de Henri Grégoire (1750 – 1831), personnage essentiel de la Révolution française et de l’Empire, connu pour son combat abolitionniste et sa défense de l’émancipation des citoyens juifs de France. Je me suis attaché dans cette thèse à croiser les contextes liés à la question des émancipations auxquelles l’abbé Grégoire est associé à partir des rapports entre nature et religion pendant la Révolution française. C’est un immense honneur que de recevoir le Prix Henri Hertz de la Chancellerie des universités pour l’année 2024 et j’exprime avant tout ma profonde gratitude pour cette distinction. Je suis extrêmement reconnaissant envers le jury du Prix Henri Hertz et la Chancellerie des universités de Paris pour leur confiance, récompensant ainsi mon travail de thèse conduit sous la direction de M. Jean-Luc Chappey.

Intitulé de la thèse : ''La terre est affranchie'' : Henri Grégoire et les paysages catholiques de la Révolution française (1789-1815), dirigée par Jean-Luc Chappey à l'École doctorale d'histoire (ED 113).

Maud Rivolier, prix André Isoré en droit privé

Maud Rivolier

Sur quoi portent vos travaux de recherche et quel a été votre ressenti après avoir reçu ce prix ? 

Maud Rivolier : Bien que la communauté de travail occupe une place centrale dans le contentieux de la représentation collective, sa définition reste incertaine. Pourtant, face aux bouleversements qui redessinent l’organisation collective du travail, il devient impératif d’en repenser les contours. L’étude s’attache donc à retracer les fondements historiques et juridiques de la communauté de travail, avant de les confronter aux transformations récentes du monde du travail. Ce faisant, elle plaide en faveur d’une recomposition de cette notion appuyée sur une conception élargie du principe constitutionnel de participation des travailleurs. Recevoir le prix André Isoré représente une reconnaissance précieuse. Il offre une formidable opportunité de faire connaître ses travaux au-delà de son seul domaine de recherche. Ce prix constitue également une occasion privilégiée d’exprimer ma gratitude envers mon directeur de thèse ainsi qu’à tous ceux qui m’ont soutenue et accompagnée.  

Intitulé de la thèse : "La communauté de travail : étude juridique", dirigée par Pierre-Yves Verkindt à l'École de droit de la Sorbonne (EDS).

Juliette Taïeb, prix lettres et sciences humaines "toutes spécialités"

Juliette Taïeb

Sur quoi portent vos travaux de recherche et quel a été votre ressenti après avoir reçu ce prix ? 

Juliette Taïeb : Durant l’Anomalie Climatique Médiévale (IXe-XIIIe s.) et la transition vers le Petit Âge Glaciaire (XVe-XIXe s.), des périodes supposées relativement chaude et froide, la culture Thulé, ancestrale à la culture Inuit, émerge dans le nord-ouest de l’Alaska. La rareté des indicateurs climatiques et environnementaux locaux limite notre compréhension des interactions complexes humains-milieux à cette période clef. Ma thèse a cherché à affiner le cadre chronologique et climatique de la séquence de peuplement Thulé via une analyse interdisciplinaire et innovante de bois d’architecture Thulé très bien conservés, combinant l’étude des cernes annuels des bois (dendrochronologie et dendroclimatologie) et des variations interannuelles des isotopes stables du carbone et de l’oxygène (dendro-isotopie). Ces travaux ouvrent la voie à une meilleure compréhension des variations climatiques passées et des dynamiques socio-écologiques dans lesquelles s’inscrivent les trajectoires de la culture Thulé. Recevoir le prix de la Chancellerie est un honneur et une belle reconnaissance des recherches menées, ainsi que des collaborations interdisciplinaires au cœur de mon projet. Il souligne l’importance de ces démarches et m’encourage à poursuivre mes travaux. Ce prix est aussi l’occasion de remercier tous ceux qui ont soutenu et participé à ce projet, mes collègues, mes directeurs de recherche et les institutions et les personnes qui ont permis sa réalisation.

Intitulé de la thèse : "Variations climatiques et sociétés dans le Nord-ouest de l'Alaska (XIe-XIIIe s. de notre ère) : apports des approches dendrochronologiques, dendroclimatiques et dendroisotopiques" dirigée par Christophe Petit, Valérie Daux et Claire Alix à l'École doctorale d'archéologie (ED 112).