Les arts en transition(s)

Organisée dans un contexte européen marqué par de nombreux appels à enclencher une transformation de l’enseignement supérieur, l’université d’été « En transition(s) » s’est donnée comme objectif d’intégrer les questions de développement durable dans des disciplines dont les impacts touchent pleinement le monde socio-économique et notamment les industries culturelles et créatives : les arts plastiques ; le cinéma et l’audiovisuel ; le design ; les études théâtrales ; l’information-communication ; la médiation culturelle ; les métiers des arts et de la culture ; l’esthétique et les sciences de l’art. Pour l’équipe organisatrice de ce programme, il s’agit « d’envisager la transition écologique non pas comme un simple ajout aux missions allouées aux universités, mais comme une invitation à repenser les contenus et les méthodes pédagogiques, les compétences métiers, la pratique de recherche, etc ».

Une dynamique collective

L’ambition du programme est également de créer une dynamique collective de la transition, en impliquant les enseignants-chercheurs, les étudiants de master et de doctorat et les personnels administratifs des deux universités associées. Les deux journées organisées au Centre Saint-Charles de Paris 1 Panthéon-Sorbonne puis au Campus Nation de Sorbonne Nouvelle, ont été conçues de façon à privilégier la transdisciplinarité et la coopération. Séminaires, tables-rondes et ateliers pratiques de co-design, ont permis d’explorer et discuter les évolutions pédagogiques en cours, tout en facilitant les moments de créativité collective et de partage d’expérience.

Écologiser la pédagogie

« Ouvrir un futur de nos pédagogies », tel était le mot d’ordre de l’atelier participatif proposé en première journée par Chiara Palermo et Kantuta Quirós maîtres de conférences à Paris 1 Panthéon Sorbonne. En introduction, les deux enseignantes ont présenté quelques exemples d’écoles d’arts aux pédagogies innovantes et expérimentales : Le Bauhaus, le Black Mountain College de Andrew Rice, la Free International University for Creativity and Interdisciplinary Research de Joseph Beuys, ou encore la Copenhagen Free University créée par Henriette Heise et Jakob Jakobsen. Répartis en petits groupes pluridisciplinaires, les étudiants, enseignants et personnels des deux universités ont phosphoré pour imaginer ce que pourrait être leur « éco-pédagogie » et pour construire de nouvelles méthodologies, de nouvelles formes et de nouveaux espaces d’enseignement, en positionnant l’écologie au centre des productions des savoirs.

Des performances artistiques

Les deux journées d’étude ont également permis aux artistes de s’exprimer par des performances et des représentations théâtrales qui ont, à leur manière, prolongé les réflexions et interrogé le lien entre les imaginaires et les pratiques d’écriture, de conception et de fabrication écoresponsables. La compagnie la débordante a présenté à Sorbonne Nouvelle le Spectacle théâtral Ce qui m’est dû d’Héloise Desfarges et Antoine Raimondi.  La cours d’Honneur du Centre Panthéon a quant à elle accueillie la performance Solitude partagées de Laurine Wagner, suivie de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier par la Compagnie Blue Rose.

Un livre blanc

Un rapport synthétisant les échanges de ces journées est en cours de rédaction. Porté et coordonné par Antonella Tufano, directrice de l’École des Arts de la Sorbonne et Kira Kitsopanidou, directrice de l'UFR Arts & Médias de Sorbonne Nouvelle, ce rapport prendra la forme d’un livre blanc qui permettra de cartographier les expériences pédagogiques déjà existantes, de dresser le bilan des résultats de celles conçues et imaginées au sein des ateliers et de tirer des recommandations. Il pourra servir de base à une réflexion plus conséquente et plus transversale sur l’adaptation des futurs projets de maquette de formation, aux enjeux sociétaux et environnementaux et aux besoins de formation et de compétences nouvelles pour les métiers d’avenir dans les secteurs des arts, de la culture et des médias.