Romain Rousseau, une thèse pour explorer le lien entre le luxe et le temps

Créé par l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l'Institut français de la Mode en 2018, au cœur de Paris, capitale de la haute couture, le parcours « Théories et pratiques de la mode » est le seul au monde à proposer une approche véritablement pluridisciplinaire et à offrir un enseignement de haut niveau à tous les étudiants souhaitant effectuer une thèse consacrée à l'univers de la mode et du luxe. Romain Rousseau y suit une formation spécifique où la mode et le luxe y sont abordés sous le prisme de l’historiographie, la sociologie, la philosophie et anthropologie, ainsi que l’économie et le management. Sa thèse, intitulée « Le lien idiosyncratique entre le luxe et le temps : étudier la corrélation entre l'épaisseur temporelle d'un objet de luxe et la perception de sa valeur » est dirigée par Jean Marc Lehu, maître de conférences en marketing et communication et directeur adjoint de l’École de management de la Sorbonne.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Romain Rousseau : Mon parcours est plutôt atypique. Après un master 1 en droit public général, je me suis orienté vers le marketing à Audencia et me suis lancé comme freelance en stratégie et création de contenus pour des médias mode. J’ai ensuite enseigné quelques années en collèges et lycées et ai commencé ma thèse en 2020. En parallèle, je travaille aujourd’hui pour une société dans le secteur du luxe.

Sur quoi portent vos travaux de recherche ?

Romain Rousseau : L’objectif de mes recherches est de comprendre comment la dimension temporelle d’un produit de luxe module la valeur perçue par le consommateur. Si l’on prend l’exemple d’un sac, je cherche à savoir de quelle manière le fait qu’il soit perçu comme intemporel ou, à l’inverse comme « tendance », va moduler la valeur que le consommateur attribue à ce produit. Par exemple, un sac intemporel serait-il considéré comme ayant plus de valeur financière et fonctionnelle qu’un sac tendance ?

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans un doctorat ? Et pourquoi dans ce cursus en particulier ?

Romain Rousseau : Le luxe me passionne depuis toujours et a connu de très profondes mutations en seulement quelques années. Beaucoup de questionnements ont émergé pour moi à ce sujet, notamment concernant cette temporalité nouvelle des marques qui ont beaucoup accéléré le rythme de leurs collections et se sont, pour certaines, inscrites dans une logique de tendance. Il m’a alors semblé intéressant d’entamer un travail doctoral pour explorer cette thématique en associant les apports de la recherche académique avec le travail d’enquête sur le terrain.

Qu’est-ce-que ce parcours doctoral vous a apporté ?

Romain Rousseau : Le parcours doctoral IFM - Paris 1 Panthéon-Sorbonne est une occasion unique d’explorer en profondeur une thématique passionnante et d’actualité en bénéficiant de l’expérience et de l’expertise des enseignants de l’université. C’est une démarche intellectuelle très enrichissante bien que très exigeante, et le partenariat avec l'Institut français de la Mode permet de prendre du recul en abordant la thématique du luxe sous l’angle d’autres disciplines.

Qu’envisagez-vous après votre doctorat ?

Romain Rousseau : Le partage et la transmission des connaissances via l’enseignement me semblent fondamentaux : je souhaite pouvoir continuer à enseigner et poursuivre mes recherches, car finalement des questionnements émergent sans cesse dans l’esprit du chercheur. Cependant, j’aimerais aussi pouvoir en parallèle exercer dans le secteur du luxe en tant que consultant de manière à rester au plus près du terrain et, par la même occasion nourrir le travail de recherche !

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